C’est une compétition sportive pas comme les autres : les Jeux pénitentiaires se déroulent jusqu’à vendredi à la prison du Pontet (Vaucluse). Détenus et surveillants peuvent y participer. Les performances enregistrées sont valables à l’extérieur de la prison.
Les Jeux pénitentiaires, créés en 2012, sont organisés tous les ans dans tous les centres pénitentiaires volontaires.
La compétition a débuté lundi au sein de la prison du Pontet (Vaucluse). Elle se poursuit jusqu’à ce vendredi. De nombreuses disciplines sont présentées : il y a du football, du basket, du ping-pong, de la boxe, du triathlon (rameur, vélo, course), de l’athlétisme…
Les épreuves se déroulent sur le stade ou dans le gymnase de la prison. Elles sont chapeautées par les fédérations sportives elles-mêmes, qui envoient des émissaires pour arbitrer et enregistrer les performances.
Un classement inter-pénitentiaire est établi à la fin des Jeux.
Hakim a participé à toutes les épreuves de course. Il a gagné le 10 km et le triathlon, il est arrivé troisième lors du semi-marathon. Le jeune homme, âgé de 28 ans, a découvert le sport en prison. Une vraie révélation :
« Avec la course, je découvre des sensations que je ne connaissais pas. Je prends énormément de plaisir. Un jour, après une course, j’étais carrément euphorique. Je veux revivre cette sensation. »
Le jeune homme envisage, pourquoi pas, de se lancer dans une carrière sportive à sa sortie de prison. Il s’entraîne activement, toutes les semaines, toute l’année, au sein du centre pénitentiaire.
Le sport a en effet toute sa place dans la vie de la prison. Des ateliers sportifs sont proposés aux détenus : football, course et boxe. C’est d’ailleurs l’ancien champion du monde Christophe Tendil qui anime les séances de boxe au sein du centre pénitentiaire.
Jean-Louis ne rate aucune session. À 29 ans, il concourt dans la catégorie poids-lourds des Jeux pénitentiaires.
« Après l’entrainement, je suis bien, physiquement et moralement. C’est une autre ambiance que celle de la détention, on a l’impression d’être dehors. »
Le sport en prison n’a que des vertus, pour Sabry Beldjilali. C’est lui qui dirige les projets sportifs dans les prisons de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et de la Corse.
« Pendant l’effort, on partage autre chose. Il n’y a plus de détenus et de surveillants, il y a juste des sportifs qui s’entraînent et qui écoutent les conseils. »
D’ailleurs, les épreuves des Jeux pénitentiaires sont ouvertes aux détenus, aux surveillants et aux cadres de la prison. Le chef d’établissement, Vincent Dupeyre, a couru le semi-marathon aux côtés des détenus. Pour lui, organiser cette compétition, c’est très important. Et le sport en prison est primordial :
« On note que grâce aux activités sportives, le nombre de consultations médicales baisse. Le sport diminue le stress et l’agressivité et véhicule des valeurs de respect et de partage. C’est très important. »
Les Jeux pénitentiaires se poursuivent jusqu’à vendredi, au centre pénitentiaire du Pontet. Cette année, 364 détenus y participent, soit environ la moitié de l’effectif de la prison.
FranceBleu
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