« On a l’impression de servir à quelque chose » : pendant deux jours, cinq détenus de la maison d’arrêt de Reims (Marne), tous en fin de peine, s’activent à restaurer les sépultures de civils morts durant les deux guerres mondiales.
Quatre détenus sur cinq sortent sans aménagement de peine, alors que le taux de récidive est plus faible chez ceux qui en ont bénéficié, selon un document de 2014 du ministère de la Justice : 55% (et même 39% pour les bénéficiaires d’une libération conditionnelle) contre 63% chez les ex-détenus en « sortie sèche ».
Dans ce cimetière de 7 ha coincé entre la sortie de Reims et les immeubles, le petit groupe répète les mêmes gestes en silence : arracher les mauvaises herbes, gratter la mousse, peindre et disposer des fleurs sur chaque sépulture laissée à l’abandon.
« On est délaissé en prison, on est posé comme ça en cellule, c’est la routine dodo-gamelle-promenade…et les parloirs, trois fois par semaine. Au moins là, ça nous occupe l’esprit et on fait quelque chose de nos mains », estime cet ancien menuisier aux multiples tatouages…
L’express
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